Les 15es Mondiaux d’athlétisme ont débuté dans la nuit de vendredi à samedi dans le Nid d’oiseau de Pékin. Nous avons sélectionné huit bonnes raisons de ne pas les rater. Pour voir plus tard tous les résultats, cliquez ici ou ci-dessous sur le logospécial.

Bolt-Gatlin : l’odeur du 100

C’est le duel le plus attendu de la neuvaine. Leur choc en finale, dimanche, peut affoler le chrono, les moins de 9’’70 étant très crédibles. Car l’ex-banni (2006-2010) Justin Gatlin (33 ans) affiche une régularité ébouriffante : 20 victoires consécutives sur 100m dont cinq chronos en moins de 9’’80 cet été. Il était archi favori avant que le roi Bolt, enfin libéré de ses problèmes d’articulation (hanche, genou, cheville droites) ne se réveille fin juillet à Londres en 9’’87 sans forcer, dans le froid, l’humidité et contre le vent, ce qui vaut bien ce qu’a fait l’autre. Etincelles en perspective.

Lavillenie : l’ultime défi

Il a tout gagné depuis 2009? Non. Malgré son record du monde (6,16m) et ses neuf titres internationaux (un olympique, sept européens et un mondial indoor), il en est un qui résiste toujours à Renaud Lavillenie : les Mondiaux en plein air, où il s’est contenté d’argent (2013) ou de bronze (2009 et 2011). Il se dit «serein» car ayant «pris du recul». Si le successeur de Bubka (6,05m à Eugene et 6,03m à Londres cet été) écrase suffisamment sa discipline (77,25% de victoires depuis six ans) pour être grandissime favori, il sait depuis ses défaites récentes à Paris et Lausanne que nul n’est à l’abri à la perche alors que pousse la contestation des Holzdeppe, Barber et Filippidis (à plus de 5,90m).

Le record d’Edwards en danger

En début d’été, quand Pablo Pichardo et Christian Taylor s’étaient envolés à plus de 18m à Doha tandis que se blessait gravement Teddy Tamgho, on pensait que le record du monde allait voler en éclat d’un jour à l’autre. Mais les 18,29m de Jonathan Edwards (aux Mondiaux de Göteborg en 1995) ont fêté leurs 20 ans le 7 août dernier. La bataille mondial entre le Cubain et l’Américain (18,08m et 18,06m cet été) pourrait lui être fatale à Pékin.

Les doublés de Dibaba et Farah

Qui pourrait bien les faire trébucher? Mo Farah et l’Ethiopienne Genzebe Dibaba dominent tellement leur sujet que certains trouvent ça suspect. Le Britannique tentera de rééditer son doublé doré 5000m-10000m des JO 2012 et des Mondiaux 2013. La plus jeune de la prolifique fratrie éthiopienne a elle ajouté le 1500m (dont elle vient de battre le fabuleux record du monde à Monaco en 3’50’’07) au 5000m qui lui tendait déjà les bras vu ses tours meurtriers… à la Farah.

Ennis contre les Eaton

Jeune maman depuis l’an passé, Jessica Ennis renoue avec les Mondiaux trois ans après avoir été la poster girl des Jeux de Londres. La Britannique est probablement la mieux à même (avec sa compatriote Johnson-Thompson) d’empêcher le couple Eaton de réaliser un doublé familial. La Canadienne Brianne Theisen-Eaton domine les bilans de l’heptathlon et son mari Ashton Eaton parle d’améliorer son record du monde du décathlon.

Felix et l’honneur du tour

Triple championne du monde du 200m dans le passé, la gracile Allyson Felix s’est fixé un nouveau défi à Pékin : s’imposer sur le 400m. «J’aime le 200m, c’est ma distance naturelle, alors que je n’ai pas l’expérience du 400m, qui nécessite plus de stratégie.» Les organisateurs n’ayant pas imaginé un programme permettant à cette star qui s’ignore de réaliser un fabuleux doublé ici, Felix pourrait obliger en s’imposant la révision de celui des JO à Rio.

Barshim-Bondarenko : le remake

Certes, ils ne dominent plus autant la hauteur que l’été dernier, quand chacun de leur duel mettait le record du monde de Javier Sotomayor (2,45m) en danger. Mais s’ils règlent leurs soucis techniques, la liane qatarie Barshim et le puissant Ukrainien Bondarenko ont de quoi enflammer Pékin à plus de 2,40m.

Rudisha face à la meute

De retour de blessure, le guerrier masaï à la douce voix ne domine plus autant le 800m que lors de son record du monde aux JO 2012 mais, n’ayant pas de solution de rechange, il devrait encore allumer le peloton pour un double tour de piste de folie avec le Botswanais Amos, l’Ethiopien Aman, le stupéfiant Bosnien Tuka (lauréat à Monaco), voire Pierre-Ambroise Bosse accrochés à ses basques pour une partie de «à qui mourra le dernier».

lequipe.fr (Nicolas HERBELOT, à Pékin) – Photo: lequipe.fr

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