(19.02-2016 / A.S.O.) L’étape reine du Tour of Oman 2016 a tenu toutes ses promesses alors que la Montagne Verte a délivré son verdict : l’italien Vincenzo Nibali est bien le plus fort de cette 7ème édition. En tout cas, c’est ce qu’il a montré dans l’ascension décisive de Jabal Al Akhdhar. Déjà vainqueur ici en 2012, l’Italien s’offre un deuxième succès à Oman, devançant le Français Romain Bardet et le Danois Jakob Fuglsang. En terminant l’étape au courage, l’ancien porteur du maillot rouge, Edvald Boason Hagen cède tout de même plus d’une minute au vainqueur. Nibali s’empare donc de la tête au général et revêt donc ce soir la tunique rouge de leader. L’italien possède une avance intéressante de 15’’ sur Bardet à deux étapes de la fin. Il n’a jamais été aussi proche d’un premier sacre final à Oman.

Au départ de la 4ème étape du Tour of Oman, il y avait quelques visages inquiets. Le programme de la journée était corsé avec de la chaleur et surtout l’ascension finale de Jabal Al Akhdhar, plus connu sous le nom de la Montagne Verte. D’autant plus que cette année, l’ascension a été rallongée de 1,8 km pour un pourcentage moyen porté à 10,7%. Fort heureusement pour les 139 coureurs encore en lice, les orages de la veille n’étaient plus qu’un lointain souvenir et c’est sous un grand ciel bleu que le peloton a quitté à 11h la Knowledge Oasis Muscat, une grande zone dédiée à l’innovation technologique, pour une étape longue de 180 kms.

Après seulement un kilomètre, deux hommes prennent le large : le porteur du maillot de la combativité, Kenny Dehaes et son coéquipier Bjorn Thurau (WGG). Ce duo ne prend l’air que 6 kms avant d’être rattrapé par le peloton. C’est ensuite au tour des Italiens Davide Cimolai (LAM) et Daniel Oss (BMC) de tenter leur chance. Ce duo est vite rejoint par 8 autres coureurs : Pfingsten (BOA), Keisse (EQS), Antonini, Stenuit (WGG), De Vries (ROP), Steels (TSV), White (UHC) et Reihs (SSG). L’écart en faveur de ce groupe de 10 atteint 3’20’’ au km 40.

Au premier sprint intermédiaire (km 82), remporté par Steels devant Keisse et Cimolai, l’écart passe à 4’15’’ et va même atteindre un maximum de 4’25’’ au km 95. Dans des paysages spectaculaires et sur des routes vallonnées, une véritable course poursuite s’engage alors sous l’impulsion des formations Astana, Dimension Data et AG2R La Mondiale. Effectivement, à 20 kilomètres de l’arrivée, le groupe de tête ne possède plus que 2’50’’ d’avance. Au deuxième sprint de bonifications (km 163), remporté par Antonini devant Stenuit et Steels, l’écart passe à 2’10’’. En l’absence de Stenuit et Steels, distancés, les échappés n’ont plus que 40’’ d’avance au pied de l’ultime ascension.

Il en faut plus pour décourager le rouleau compresseur italien, Daniel Oss qui se décide à partir seul. Il sera le dernier survivant de cette échappée au long cours, avant d’être repris au kilomètre 176 par un groupe d’une vingtaine d’éléments dont tous les favoris. C’est à ce moment précis, soit à 4kms de la ligne que Brambilla (EQS) et Weening (ROP) tentent leur chance au plus raide de la côte. Ils possèdent une avance de 10’’ avant d’être revu par un groupe emmené par quatre coureurs de chez Astana. Après ce premier duo, c’est au tour de Jakob Fuglsang et Romain Bardet de passer à l’attaque alors que le maillot rouge, Edvald Boasson Hagen (DDD) commence à souffrir.

Si le duo de tête ne parvient pas à faire la différence, l’écrémage commence à se faire dans le groupe des favoris, qui ne compte alors plus que 9 coureurs : Rui Costa (LAM), Nibali, Fuglsang (AST), Bardet, Pozzovivo (ALM), Sepulveda (FVC), Dumoulin (TGA), Kudus (DDD) et Canty (DPC), alors que Richie Porte (BMC) a lâché prise. Le leader de l’épreuve, lui, est pointé à 23’’ à deux kilomètres du but. Décidément en jambe, Bardet place une nouvelle banderille et emmène avec lui Vincenzo Nibali. Les deux hommes creusent un léger écart sur leurs rivaux à la flamme rouge. La victoire se jouera bien entre ces deux hommes.

Le Français est le premier à « flinguer » juste avant le panneau des 100 derniers mètres, mais Niblai résiste avant de prendre l’ascendant et de remporter l’étape, seul. Le vainqueur du Tour de France, du Giro et de la Vuelta devance Bardet de 9’’ et son coéquipier Fuglsang de 12’’. Déjà vainqueur à la Montagne Verte en 2012 lorsqu’il termina deuxième du général derrière Peter Velits, Nibali s’offre un deuxième succès sur le Tour of Oman. Dixième du jour, Boasson Hagen franchit la ligne avec un retard de 1’10’’ et perd ainsi son maillot rouge.

A deux étapes du terme de la course, Nibali prend les commandes du général et possède un avantage de 15’’ sur Bardet et 24’’ sur Fuglsang. Le coureur de l’équipe Astana domine également le classement par points alors que le prometteur Brendan Canty (DPC), 8ème de l’étape s’empare du maillot blanc de meilleur jeune. Le maillot de la combativité reste sur les épaules de Kenny Dehaes (WGG).

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