(03/06/2016) La commission exécutive du Comité international olympique (CIO) a annoncé vendredi la composition de l’équipe d’athlètes réfugiés qui prendra part aux Jeux de Rio. Ils seront 10, le nombre maximum fixé par le CIO, dont 5 Sud-Soudanais en athlétisme et 2 nageurs syriens.
Les athlètes réfugiés originaires du Soudan du Sud ont une histoire commune. Après avoir fui la guerre civile et trouvé asile à Kakuma, au Kenya, ils se sont faits remarqués dans le groupe d’entraînement de la Fondation de Tegla Loroupe, légende de l’athlétisme kényan et ancienne détentrice du record du monde au marathon, qui sera d’ailleurs leur chef de mission à Rio.
À l’exception de James Nyang Chiengjiek, inscrit au 400 m, les Sud-Soudanais de l’équipe d’athlètes réfugiés participeront tous à des épreuves de demi-fond à Rio. Yiech Pur Biel courra le 800 m chez les hommes, Rose Nathike Lokonyen chez les femmes. Paulo Amotun Lokoro aura un dossard au 1500 m masculin et Anjelina Nada Lohalith au 1500 m féminin.
L’Éthiopien Yonas Kinde, établi au Luxembourg depuis octobre 2013, participera quant à lui au marathon. Il a réussi son standard olympique, au marathon de Francfort, en octobre 2015.
L’équipe d’athlètes réfugiés – Athlétisme
- Anjelina Nadai Lohalith (1500 m) : 21 ans, originaire du Soudan du Sud, réfugiée à Kakuma au Kenya depuis 2002
- Paulo Amotun Lokoro (1500 m) : 24 ans, originaire du Soudan du Sud, réfugié à Kakuma au Kenya depuis 2006
- Yiech Pur Biel (800 m) : 21 ans, originaire du Soudan du Sud, réfugié à Kakuma au Kenya depuis 2005
- Rose Nathike Lokonyen (800 m) : 23 ans, originaire du Soudan du Sud, réfugiée à Kakuma au Kenya depuis 2002
- James Nyang Chiengjiek (400 m) : 28 ans, originaire du Soudan du Sud, réfugié à Kakuma au Kenya depuis 2002
- Yonas Kinde (marathon) : 36 ans, originaire d’Éthiopie, sous protection internationale au Luxembourg depuis octobre 2013
- La Syrie représentée en piscine
- Les deux seuls nageurs de l’équipe du CIO sont d’origine syrienne. Rami Anis vivra son rêve olympique au 100 m papillon, Yusra Mardini au 100 m libre, après avoir fui leur pays en guerre.Rami Anis s’était établi comme nageur de calibre international en Syrie avant que la guerre éclate. En 2011, il a rejoint son frère à Istanbul, en Turquie, pour éviter de devoir servir dans l’armée. En 2015, il a fait ses valises pour la Belgique, où il avait de la famille, et s’entraîne à Gent depuis 2016.
Yusra Mardini a quitté Damas à l’été 2015, avec sa sœur. L’athlète de 18 ans est arrivée à Lesbos, en Grèce, après une traversée d’enfer en mer Égée avec une vingtaine d’autres réfugiés, pendant laquelle elle s’est jetée à l’eau pour diriger vers la côte un bateau pneumatique qui avait pris l’eau.
Après un long et difficile voyage à travers l’Europe, elle s’est établie à Berlin en septembre et s’y entraîne depuis, avec le club de natation Wasserfreunde Spandau 04.
Une touche congolaise sur les tatamis
Deux Congolais réfugiés au Brésil ont été sélectionnés en judo : Yolande Bukasa Mabika, 28 ans, pour le tournoi féminin des moins de 70 kg et Popole Misenga, 24 ans, du côté masculin, chez les moins de 90 kg.
Les deux partagent la même histoire. Originaires de la province de Bukavu, la plus touchée par la guerre civile qui s’est étendue de 1998 à 2013, ils ont demandé l’asile au Brésil pendant leur participation aux Championnats du monde, à Rio, en août 2013. Ils s’entraînent à l’Instituto Reaçao en banlieue de Rio.
À Rio, l’équipe d’athlètes réfugiés du CIO, comme le reste des autres délégations, aura son personnel d’encadrement, ses entraîneurs et un chef de mission, Tegla Loroupe, qui aura comme adjointe la Brésilienne Isabela Mazao, dont le nom a été suggéré par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
À la cérémonie d’ouverture, le 5 août au stade Maracana, ces athlètes défileront derrière le drapeau olympique, immédiatement après le pays organisateur, le Brésil.