(sportspress.lu / lequipe.fr.-J-L. Thomas) Noah Klieger, le plus ancien journaliste au monde (92) s’est éteint jeudi 13 décembre chez lui, à Tel-Aviv. Ce rescapé de la Shoah, fou de sport, de basket surtout, modèle de résilience, n’a jamais baissé la garde.
Voix off sur images d’archives : «Je n’ai jamais été homme d’État ou politicien, un auteur, une star ou un champion. Ce sera donc l’histoire de la vie d’un homme ordinaire qui a beaucoup vu, beaucoup entendu et beaucoup éprouvé. J’ai été chanceux, très chanceux…»
Gros plan sur l’auteur de ces mots, bras croisés : «C’est le destin, nous sommes tous soumis au destin.» Ainsi s’exprimait en 2016, dans un documentaire (*), Noah Klieger qui fut, dès 1953, correspondant de L’Équipe en Israël. Il y écrivit avant même de rejoindre la rédaction du Yediot Aharonot (en 1957), sa deuxième maison à Tel-Aviv. Là se déploya une longue et singulière carrière de grand reporter et de columnist dédiée au sport et… à la Shoah, étrange proximité sémantique qui pourtant le définissait.
Car oui, Championnat d’Europe de basket 1951 (au Vel’d’hiv’à Paris ; il en suivit 29 au total) ou grands procès de criminels de guerre, c’était un tout pour ce rescapé d’Auschwitz qui côtoya le champion du monde Victor Young Perez – son héros, son protecteur aussi – dans l’équipe de boxeurs que les nazis avaient installée au camp 3. Tel fut le destin de ce pionnier du journalisme israélien qui tint, au bout de sa plume, une ligne de crête entre le tragique de l’histoire et le romanesque d’une existence pétrie de voyages en tout sens, d’irréductible passion pour le sport, le basket surtout (il dirigea un temps le Maccabi Tel-Aviv et celui de Ramat-Gan fut intronisé au Hall of Fame de la FIBA à Lille, en 2015), d’activisme sioniste ou même journalistique lorsqu’il fallut créer une commission presse au sein de la Fédération internationale de basket et de l’AIPS.
(Photo sportspress.lu / P.L.)
En annexe, vous pouvez lire l’hommage à Noah Klieger que le président de sportspress.lu, Petz Lahure, a publié dans le Tageblatt du mardi 18 décembre 2018